Aujourd’hui, Guadeloupe Prestige va à la rencontre d’un Guadeloupéen qui de part ses réalisations peut servir d’exemple à notre jeunesse.
Alain MABIALA, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Guadeloupe Prestige ?
Je suis né à Capesterre-Belle-Eau, d’un pére forgeron à l’usine du même nom, et d’une mère couturière. Nous étions dix.
Ecrivain-poète-parolier musicien, êtes-vous le “Michel Morin” de la culture ?
Non, je suis avant tout poète. On ne devient pas poète, on naît poète.
D’ailleurs, il me revient une anecdote, depuis ma plus tendre enfance, tous les professeurs soulignaient mes bons résultats mais aussi mon côté “enfant rêveur”.
En fait, je donnais toujours l’impression d’être dans la lune.
De ce fait, dès l’âge de sept ans, la commune de Capesterre-belle-Eau ayant organisé un concours de poésie sans limite d’âge à l’occasion de la fète des mères, c’est tout naturellement que j’ai participé.
A ma grande surprise, j’ai remporté le premier prix et reçu les félicitations du jury présidé par le maire Paul LACAVE fort étonné de mon âge.
En tant que poète, avez-vous un style, une école, en fait un modèle ?
La poésie est d’abord une vibration issue d’une émotion, et là les mots coulent à flot pour ne plus vous appartenir, ils se déversent en vers, en rimes etc…
Je n’ai pas une école particulière, mais quand je me relis, je constate que je suis un peu disciple de Jean DE LA FONTAINE, j’aime bien faire intervenir les animaux comme personnage et j’aimais bien aussi son sens de l’observation et sa passion sur la nature.
Mais il faut aussi dire que ma poésie revêt une couleur locale, où je me permets quelques fantaisies linguistiques propres au poète, les mots courants n’ont pas toujours la même valeur qu’on leur accorde.
Pour le plat de la littérature, j’en fais un assaisonnement culturel.
Les mots deviennent des “courts bouillons de mots”, à la sauce Mabiala bien sûr.
Pouvez-vous nous citer quelques prix obtenus ?
Bien que les différents prix obtenus lors des différents concours ne représentent pour moi que le chemin qui restent à parcourir, je peux citer en vrac.
- 1er prix du concours de poésie (journée internationale créole)
- 1er prix de prose française (Académie de belles lettres)
- 1er prix de conte créole (Jeux floraux)
- 1er prix et Médaille d’or de l’académie de Lutèce (Paris)
- 1er prix du recueil de poèmes (Académie des belles lettres)
- Hibiscus d’or (Académie des belles lettres).
Il nous semble que vous avez eu un parcours professionnel tout aussi enrichissant ?
J’ai débuté au Pan et Cadastre de Paris - Sécurité Sociale (Agent technique hautement qualifié - Adjoint au chef de centre) - Responsable des ressources humaines au Centre médico-psycho pédagogique de Basse-Terre - Président de la mutuelle interprofessionnelle Guadeloupe-Guyane et depuis 1995, directeur de Mutuelle Populaire d’Action Sociale.
Et vous trouvez le temps pour écrire de la musique ?
Je suis devenu parolier par un concours de circonstance, et par frustration.
C’est la rencontre d’un musicien devenu ami Christian YEYE qui cherchait un parolier avec la même sensibilité que lui et sa musique et une frustration car le livre n’a pas la même pénétration dans les foyers que la musique.
Mes paroles, dès que la mélodie accroche, on les entend partout.
Je cite, Frekans Love, Club Nay, Culture Z, Christian YEYE, BAMBYO, ZIK A GOGO, etc… avec des titres comme Bitin a lézot bon ou Pran kè an mwen.
J’ai aussi sorti un recueil de poésie, qui ma foi, représentait une forme d’expression culturelle, destiné à montrer aux autres que nous maîtrisons aussi autre chose que le Zouk.
Malheureusement, je n’ai pu obtenir qu’une aide financière minime de la Région Guadeloupe ancienne direction.
C’était dommage car j’avais reçu une demande de la FNAC France avec une distribution en Europe.
Mais écrire est et reste pour moi un plaisir, un passe-temps, et comme je le dis souvent, l’écrivain que je suis, le poète que je reste, le parolier que je suis devenu, l’oeil en alerte, l’oreille aux aguets, le sens en éveil, à l’affût de tout ce qui pourrait déclencher l’inspiration poétique, garde sa plume prêt à… dégainer.
Merci Alain MABIALA, on rappelle votre site http://www.alain-mabiala.com.